Aulne rugueux

Fiche – 54A

Latin – Alnus incana ssp rugosa Synonymes – Alnus americana, Alnus glauca, Alnus incana var americana et glauca, Alnus rugosa var americana, rugosa et tomophylla, Alnus serrulata var rugosa, Betula alnus var rugosa, Betula rugosa

Anglais – Speckled alder Synonymes – Common ader, Eastern river alder, Grey alder, Hazel alder, Hoary alder, Mountain alder, Red alder, Rough alder, Swamp alder, Tag alder

Autres noms – Aulne commun, Aulne blanc rugueux, Aulne hâtif, Cerisier de rivière, Vergne, Verne

Famille – Betulaceae

Espèce – Le genre aulne regroupe une quinzaine d’espèces

Étymologie – Le nom générique paraît venir du celtique et signifier : voisin des rivières

Nom latin classique, apparenté au lithuanien, au prusse, à l’allemand ou au latin ulmus (orme) ou bien d’une racine indogermanique (el-, ol-) signifiant brillant, le bois blesé de l’aulne prenant des couleurs rouge orangé (apparent non d’un mot celte signifiant voisin des rivières comme certains le croient. Rugosa : ridée, rugueuse, peut-être à cause du revers des feuilles?

Description botanique

CONTRE-INDICATION ET TOXICITÉ

Propriétés – Le bois des aulnes ne pourrit pas dans l’eau. Particulièrement dur à brûler, le récolter à la bonne lune.

Les plantes semblables – Aulne crispé, l’aulne rugueux se distingue par ses cônes miniatures présentes à l’année

Habitat – Lieux humides, rives, tourbières, taillis. Dans les tourbières c’est une espèce fréquente des fens le long des petits cours d’eau, s’installe le plus souvent sur une tourbe à ph supérieure à 3,2, dans des fens pauvres.

Cycle –

Taille – Arbrisseau pouvant atteindre 6 mètres, croit en touffe, tronc tordu, courbé à la base

Tige – Un peu couché à la base, puis redressé

Écorce – Lisse, brun rougeâtre, nombreuses lenticelles horizontales, étroites, orangées

Rameaux – Grêles, brun grisâtre, légèrement pubescents. Bourgeon terminal brun rougeâtre. Duveté, nettement tigé, long environ 1/3 pouce, bourgeons latéraux semblables

Bois – Léger, tendre, faible, porosité diffuse, brun pâle, devenant rouge à l’air

Feuilles – Alternes, ové, aiguë, doublement dentée, dessus vert foncé, ridé, dessous blanchâtre, plus ou moins pubescent sur les nervures

Fleurs – Unisexuées, en grappe de chatons rouge brun de l’automne précédent, ouvrant avant les feuilles, les deux sexes sur le même rameau

Période de floraison – Mars-Mai

Fruit – Automne nucule plus larges que ses deux ailes qui sont très étroites, porté dans un gros cône presque noir, long 1/4-1/2 pouce, chute à maturité

Racine – Nodule orangés qui ressemblent à des coraux et qui atteignent parfois la taille des balles de ping-pong

Odeur –

Saveur

Jardinage – Plante anémophile, la fécondation directe étant empêchée par la courbure des branches, qui amène les chatons pistillés au-dessus des chatons staminés. Les jeunes plantes ne produisent généralement que des chatons staminés ; plus tard, les chatons pistillés sont beaucoup plus nombreux que les chatons staminés. L’allongement des chatons de l’aulne est l’un des premiers signes de la venue du printemps dans la vallée laurentienne.

Parmi les premiers pollens disponibles, il contribue à la première miellée que les abeilles utilisent pour nourrir leur couvain. Précieux pour stabiliser les berges, sa faculté de fixer l’azote de l’atmosphère lui permet aussi de s’accommoder de sols extrêmement pauvres, sablonneux et dépourvus de matières organiques; contrairement à l’aulne crispé, il exige cependant beaucoup d’eau dans le sol. À l’automne, récolter les fruits mûrs, les recouvrir de silice ou de perlite pour les entreposer dans un endroit humide ou ombragé; semer au printemps, dans un sol sablonneux et très humide; en pépinière, transplanter par la suite à tous les deux ans, jusqu’au moment de les planter à demeure. Le marcottage de même que le bouturage de rameaux aoûtés, prélevés à la fin de l’été et enracinés dans un sol humide, donnent également de bons résultats. Planter à l’automne ou au printemps.

Zone de rusticité –

Origine

Répartition – CAN

Usages

Parfois combustible, mais entrave les crues printanières

L’aulne (Verne) fournissait aux anciens Canadiens une teinture jaune très employée. Les Iroquois coloraient en rouge les cuillères et autres articles de bois, avec une décoction de l’écorce. Son contenu élevé en tanin de leur écorce rendit les aulnes populaires dans le tannage du cuir et pour arrêter le sang des blessures qu’ils aidaient aussi à cicatriser. Le bois des aulnes ne pourrit pas dans l’eau, ce qui en fit des pilotis très populaires.

Les bosquets d’aulne protègent les petits de la bécassine des marais, contre les ennemis et contre les conditions climatiques défavorables. Ils constituent, par ailleurs, un endroit où le sol humide et meuble recèle des vers de terre dont la bécasse d’Amérique raffole; la parade nuptiale de cet oiseau se fait souvent dans de petites clairières bordées d’aulne rugueux. Les gélinottes huppées et à queue fine se nourrissent de ses feuilles, de ses bourgeons et de ses fruits; le porc-épic d’Amérique, de ses châtons; les sizerins, les chardonnets et la bécasse d’Amérique, de ses fruits; le acstor, de son écorce et de son feuillage. Ce dernier prend la peine d’en amasser près de sa hutte, afin de s’en nourrir pendant la saison froide.

Usages culinaires

En hiver, les bourgeons et l’écorce interne servent de nourriture d’urgence. D’après nos essais, l’écorce interne bouillie reste un peu fibreuse et amère; elle donne une soupe de couleur orangée, mangeable, chose certaine, l’écorçage du tronc demande beaucoup de travail… et la question se pose de la rentabilité sur le plan énergétique. Les bourgeons se cueillent plus rapidement; mâchés crus, ils se révèlent amère et donnent une couleur particulière à la salive… et à la neige qui reçoit le bourgeons craché. Légèrement bouillis dans deux eaux consécutives, ils deviennent tendres et presque appétissant pour un ventre en situation de détresse. Les jeunes feuilles moins de cinq cm, légèrement bouillies, se servent en soupe, mais mieux vaut les faire bouillir dans deux eaux successives, pour éliminer l’amertume. Par souci de conservation, ne pas dégarnir complètement chaque branche.

Usages médicinaux

Certains Amérindiens auraient utilisé son écorce, à la fois comme tonique et pour soulager les indigestions, mais à haute dose, il agit comme vomitif.

Tradition et symbolisme

Genre –

Planète

Élément

Divinité

Pouvoirs –

Alphabet des arbres – F Fern – Arts divinatoires, sagesse, régénération.

On attribuait la couleur rougeâtre du bois des aulnes au fait que le diable battait sa grand-mère avec une branche d’aulne. Seules les fées connaîtraient toutes leurs vertus. En Belgique, une branche suspendue aux portes de l’étable, le 1er mai, protège les bêtes des sortilèges. Quand la feuille d’aulne atteint la grosseur d’une oreille de rat, l’anguille sort du trou! Pour se débarrasser des puces : ramasser des feuilles trempées par la rosées, les répandre dans la pièce infectées pour que les indésirables s’y coller, brûler ces feuilles; répéter au besoin. Contre les rhumatismes : se couvrir de feuilles sèches, puis d’une couverture pour provoquer la sudation; répéter chaque jour, pendant une semaine, et le mal devrait disparaître.

Diverses tribus amérindiennes utilisaient abondamment l’aulne rugueux comme plante médicinale, en particulier pour ses propriétés astringentes. L’écorce entrait dans la composition d’une tisane de sept herbes, utilisées comme sudorifique avant d’entrer dans la tente à suer. Un tisane d’accouchement composée de racine d’aulne rugueux, additionnée de 4 bourdons tués rituellement.

Références

Taxinomie et description botanique

CANADIENSYS. http://data.canadensys.net/vascan/taxon/3675?lang=fr

AAQ-Arbres, arbrustes, abrisseaux du Québec, p. 58 -87

AIC – Arbres indigènes du Canada p. 144-145

Fleurbec. 1987. Plantes sauvages des lacs, rivières et tourbières. Fleurbec éditeur, Saint-Henri-de-Lévis, Québec. 6e tirage.Plantes marécageuses et plantes terrestres à fleurs vertes, peu voyantes, absentes en été ou inexistantes. 294-301

ITIS – Integrated Taxinomic Information System. https://www.itis.gov/

MARIE-VICTORIN. Flore laurentienne. https://www.florelaurentienne.com/flore/Groupes/Spermatophytes/Angiospermes/Dicotyles/011_Betulacees/02_Alnus/rugosa.htm

MVC – http://www.virtualmuseum.ca/sgc-cms/expositions-exhibitions/plantes-plants/plant_dir/index_fr.php

Petite flore forestière du Québec. P. 110

USDA. Plants Database – https://plants.usda.gov/java/

TELA – Télabotanica

WIKI

Usages

AIC – Arbres indigènes du Canada p. 144-145

Fleurbec. 1987. Plantes sauvages des lacs, rivières et tourbières. Fleurbec éditeur, Saint-Henri-de-Lévis, Québec. 6e tirage. Plantes marécageuses et plantes terrestres à fleurs vertes, peu voyantes, absentes en été ou inexistantes. 294-301

MARIE-VICTORIN. Flore laurentienne. https://www.florelaurentienne.com/flore/Groupes/Spermatophytes/Angiospermes/Dicotyles/011_Betulacees/02_Alnus/rugosa.htm

Petite flore forestière du Québec. P. 110

Tradition et symbolisme

CHEVALIER, Jean et Alain GHEERBRANT. Dictionnaire des symboles

Fleurbec. 1987. Plantes sauvages des lacs, rivières et tourbières. Fleurbec éditeur, Saint-Henri-de-Lévis, Québec. 6e tirage. Plantes marécageuses et plantes terrestres à fleurs vertes, peu voyantes, absentes en été ou inexistantes. 294-301

GALLAGHER, Ann-Marie. La Bible de la magie naturelle

Concordance biblique http://www.lueur.org/bible/chercher/

Pline l’Ancien, Histoire naturelle http://remacle.org/bloodwolf/erudits/plineancien/index.htm

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